La présidente du Front national, Marine Le Pen, continuera à être boycottée officiellement en Israël malgré la percée dimanche du parti d’extrême droite aux élections européennes, a indiqué lundi un responsable gouvernemental israélien.

« Marine Le Pen peut se rendre en Israël profiter du soleil comme n’importe quel touriste détenteur d’un passeport, mais elle ne peut pas prétendre obtenir des rendez-vous officiels si elle décidait de venir », a affirmé ce responsable qui a requis l’anonymat.

Interrogé sur les raisons du maintien de ce boycottage, ce responsable a expliqué que Marine Le Pen n’a « toujours pas procédé a un aggiornamento de son parti en dénonçant les propos antisémites de son fondateur, qui se trouve être son père », Jean-Marie Le Pen.

Le Front national a fait une percée sans précédent aux élections européennes en obtenant près de 25 % des voix quadruplant ainsi son score de 2009 et distançant nettement l’UMP (opposition de droite, 20,8 %). En troisième position, le parti socialiste a obtenu moins de 14 % des voix.

Depuis son arrivée à la tête du Front national, Marine Le Pen est boycottée par les représentants officiels israéliens tout comme son père.

En novembre 2011, l’ambassadeur d’Israël à l’ONU, Ron Prosor, avait toutefois rencontré à New York Mme Le Pen lors d’une entrevue aussitôt qualifiée de « bourde » par la diplomatie israélienne

En février 2012, Marine Le Pen, a affirmé que les Israéliens ont une « fausse idée de Jean-Marie Le Pen », dans une interview à la télévision israélienne.

« Je ne condamne pas mon père, on a une fausse idée de Jean-Marie Le Pen en Israël », avait-elle déclaré.

Jean-Marie Le Pen a plusieurs fois été condamné pour incitation à la haine raciale ou contestation de crimes contre l’Humanité, notamment pour ses propos qualifiant les chambres à gaz des camps de la mort nazis de « détail de l’histoire » ou pour un jeu de mot injurieux sur « Durafour crématoire » en 1988, visant le ministre Michel Durafour.